Un premier pas significatif vers la dégooglisation
Quitter Gmail est un premier pas significatif pour quitter les GAFAM.
Bien qu’il soit un des plus anciens services d’Internet, le mail reste aujourd’hui encore un incontournable pour l’ensemble des français. Cela s’explique par le fait qu’il est très utilisé par les administrations, les entreprises et les sites marchands.
Le mail permet donc d’échanger des messages possédant un caractère assez formel, voir contractuel.
Les deux principaux fournisseurs de service de mail en France sont Google (Gmail) et Microsoft (Hotmail / Outlook), suivis par les services offerts par les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) : Orange, Neuf, Free.
Gmail à lui tout seul représenterait 42 % des comptes utilisés (cf #ref1).
Sans même s’intéresser au contenu, la simple analyse des expéditeurs des mails reçus et envoyés donnent des informations considérables sur notre vie privée :
- le moindre achat sur Internet donne lieu à une avalanche de mails : pour confirmer la commande, prévenir de l’expédition, suivre la livraison, évaluer le fournisseur. Gmail sait donc tout de ce que nous achetons, pour quel montant, à quelle fréquence.
- Les newsletter auxquelles nous sommes inscrits – le fournisseur de mail peut même aller jusqu’à savoir si nous les lisons, combien de temps après les avoir reçues, etc – donnent des renseignements précis sur nos centres d’intérêt – la politique, la culture, le sport, …
- les échanges institutionnels, avec notre employeur, la caisse de retraite ou de chômage, des sites tels que Doctolib, renseignent sur nos problèmes de santé, notre situation professionnelle ou administrative.
- Enfin, même si cette utilisation tend à devenir rare en comparaison d’autres moyens de communication – chat, messageries, SMS, etc – les emails échangés avec des proches dévoilent une partie de notre vie intime.
Pour autant, cela ne semble pas préoccuper grand monde.
Il est temps de se reprendre en main !
Vaincre la peur du changement de fournisseur
La perspective de changer de fournisseur de mail – et son corollaire, changer d’adresse mail – a de quoi effrayer. Un peu comme un déménagement – et un changement d’adresse postale.
De plus l’adresse mail est utilisée comme identifiant sur la plupart des sites web sur lesquels on crée un compte, ce qui rend son changement à la fois nécessaire et problématique.
Le changement de fournisseur se décompose donc en :
- choisir un nouveau fournisseur (point 2 sur 7)
- migrer sa base de mails existant vers le nouveau fournisseur – et les détruire chez le fournisseur que l’on quitte (point 3 sur 7)
- prévenir ses contacts du changement (point 4 sur 7)
- modifier l’adresse mail sur chacun des comptes que l’on possède (point 5 sur 7)
- continuer de suivre le compte mail précédent pour corriger les mails qui continuent d’arriver sur l’ancienne adresse. (point 6 sur 7)
L’ensemble dure environ 6 mois.
Nous ferons un petit bilan concernant le fournisseur que j’ai choisi, Proton Mail (point 7 sur 7).
Arrivé là, on se dit : heureusement que l’on ne fait pas ça tous les jours.
Ressources
- Makers : Statistiques sur les fournisseurs de services mail utilisés par les français.
- Résiliences urbaines : Considérations sur la sécurisation des mails et les risques associés.
- Revue de fournisseurs alternatifs.
